Etape 5 - Pompéi - Autour du forum
Samedi 6 février 2016. De retour du Vésuve, arrêt obligatoire à l'épicerie du coin pour confectionner des sandwiches. Marinette est la reine des encas. Du coup, on se régale sur le quai de la gare d'Herculanum en attendant le train pour Pompéi. Une petite demi-heure plus tart, nous y sommes. Le temps d'avaler un café serré au comptoir du bistrot du coin, et on file vers le site. Marinette est aux anges. Moi aussi...
Bon, voilà, nous sommes à Pompéi***. Que dire de plus ? Tout le monde connaît l'histoire de cette ville romaine détruite par l'éruption du Vésuve en l'an 79. Gigantesque, inoubliable, délirant, émouvant, étonnant... Tous les adjectifs sont bons pour qualifier Pompéi. Colonisée par Rome depuis longtemps, restaurée, agrandie et embellie (les temples autour du forum), Pompéi est à son apogée quand survient la catastrophe. Elle devait abriter à l'époque quelque 25.000 habitants dont aucun ne s'était auparavant inquiété des temblements de terre annonciateurs du désastre. Le Vésuve était alors un immense pain de sucre qui culminait à 2.500 m. Le 24 août 79, il vola en éclat sous la pression magmatique, et le tout s'éleva jusqu'à 15 km de hauteur en formant un immense champignon. Le récit de Pline le Jeune est édifiant quant à la violence du phénomène, lequel décrit une importante colonne de cendres, de gaz et de particules solides. Au plus fort de l'éruption, 10.000 tonnes de matière étaient projetées à la seconde, s'amoncelant sur la ville à raison de 15 cm par heure ! Puis aux pierres ponces succédèrent les lapilli, puis les scories. Enfin vinrent les cendres, des plus grossières aux plus fines... Dès l'entrée du site, on ne tarde pas à se rendre compte de l'ampleur de la catastrophe. Passée la porte Marine, Terme suburbane et Tempio di Venere* ne sont que ruines.
Plus à droite, les colonnes ratiboisées de la basilique surgissent du sol . Cette immense succesion laisse à imaginer ce que le site devait être à l'époque. Il n'en reste pas grand chose hélas. Pour la petite histoire, beaucoup de Pompéiens prirent la fuite dès le dbut de l'éruption. Et sur les 25.000 habitants de la cité, seulement 1.044 corps furent deterrés au moment des fouilles. Retrouvés au-dessus de la couche de cendre, les victimes décédèrent pour la plupart au moment des coulées pyroclastiques. Les nuées ardentes. Elles sont provoquées par l'effondrement du cratère et forment un nuage de cendres, de gaz et de roches incendescentes qui se propagea le long du sol à quelque 200 km/h et dévala la pente du volcan. Le vent devint alors brûlant et l'air irrespirable. La température dépassait les 100 °C. La dernière nuée ardente détruisit l'ensemble de la baie de Naples jusqu'au cap Misène. Les corps retrouvés ont la bouche ouverte, ayant happé l'air brûmant et saturé de gaz toxiques dans une dernière contorsion...
Quelques mètres plus loin, la voie romaine donne directement sur le forum. C'et autour de cette grande place de 142 X 38 m que s'articulait autrefois la vie religieuse, politique, économique et sociale de la cité. A gauche d'abord, impossible de passer à côté du temple d'Apollon**, le sanctuaire le plus ancien de Pompéi et son temple dorique (550 av J.-C). Dans les jardins, on peut voir des copies de statues d'Apollon et de Diane. Dans le prolongement, c'est ici que sont rassemblées une grande partie des vestiges retrouvés dans les villas de la ville. Collection impressionnante d'amphores. Mais le plus émouvant reste ces corps ratatinés et contorsionnés... Quant au capitole*, il n'en reste hélas que peu de chose. Ce temple de Jupiter était le plus important de Pompéi. Il était dédié à Jupiter, Junon et Minerve. Il conservait dans son socle le trésor de la ville.
A droite du forum, voici le sanctuaire des dieux Lares**. les divinités des maisons sont censées incarner les âmes des ancêtres. A droite encore, le temple de Vespasien** dont il subsiste l'autel consacré au culte impérial, orné d'un relief représentant le sacrifice d'un taureau blanc par l'empereur. A droite du capitole, on imagine plus qu'on ne distingue le macellium*, un marché couvert qui rassemblait une dizaine de boutiques. Enfin, à droite, quand on regarde depuis le temple d'Apollon, voici l'édifice d'Eumachia***, le marché de la laine, siège de la puissante corporation des teinturiers et drapiers dont Eumachia était la patronne. L'édifice était dédié à la concorde Auguste et à la Piéta. Assez bien conservé, on peut encore voir s'élever l'encadrement en marbre de l'entrée décorés de feuilles d'acanthe. Bref, on imagine sans mal la vie foisonnante qui devait se dérouler ici, au coeur de ce forum fréquenté par tous les citoyens.



|